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nuit des longs couteaux
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Gabon : Une vidéo de Jean Ping évoquant le rôle qu’auraient joué Ali Bongo Ondimba et Jean-Yves Le Drian dans l’attaque de son QG en 2016 interroge sur son état de santé et jette le trouble dans les rangs de l’opposition à l’approche de la présidentielle (LaLibreville.com)

Dans une intervention ce samedi 1er juillet devant une poignée de ses partisans réunis à l’hôtel Pullman à Paris (France) où il se trouve pour des soins depuis deux semaines, Jean Ping est revenu sur « l’attaque » de son QG le 31 août 2016. Il en livre une version troublante, pour ne pas dire...
Gabon : Une vidéo de Jean Ping évoquant le rôle qu’auraient joué Ali Bongo Ondimba et Jean-Yves Le Drian dans l’attaque de son QG en 2016 interroge sur son état de santé et jette le [...]
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    Page 02 Nations Unies : Bamako remue le couteau dans la plaie de Paris Les autorités maliennes ont encore remué le couteau dans la plaie de l’Élysée, à travers leur décision de refuser à la France le statut de porte-plume sur les résolutions concernant le Mali. Cette énième décision de Bamako s’inscrit dans une série de décisions plus marquantes concernant sa relation avec Paris. Il s’agit, entre autres, de l’expulsion de l’ambassadeur de Paris, le départ de la Force Barkhane, la dénonciation des accords de défense, la suspension des ONG opérant sur financement de Paris, après sa décision de suspendre son aide au développement au Mali. Que signifie être porte-plume d’un pays aux Nations unies ? Le porte-plume désigne un système aux Nations Unies qui permet à un membre du conseil de sécurité de rédiger et diriger les résolutions concernant la situation d’un autre pays dont il est porte-plume. La fonction de porte-plume appelé en anglais penholder peut aller au-delà de la rédaction et la direction des résolutions. Ainsi, le membre du Conseil désigné comme porte-plume peut prendre l’initiative de toutes les activités du Conseil des Nations Unies sur la situation du pays pour lequel il joue ce rôle, comme la tenue des réunions d’urgence, l’organisation des débats publics ; et diriger des missions de visite en tant que président mensuel du Conseil de sécurité. La France qui joue ce rôle pour le Mali depuis le début de la crise de 2012, et qui est à l’initiative de la Minusma, a été déchue de ce statut par les autorités actuelles du Mali à travers une correspondance adressée au président du Conseil de sécurité de l’ONU par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le 01 mars 2023. Bamako justifie cette décision par les actes hostiles qu’aurait commis Paris à son encontre, notamment la violation de son espace aérien par des aéronefs français et qui mettraient un doute, selon lui, sur l’objectivité et l’impartialité de l'Elysée. Cette énième décision de Bamako est un nouveau coup dur porté à la relation franco-malienne et marque un divorce profond entre ces deux partenaires historiques. Fadiala N. Dembélé ............................................................................................................................. Page 04 Le rythme des réformes en faveur de l'égalité des droits des femmes chute à son niveau le plus bas depuis 20 ans Cet essoufflement de l’élan réformateur entrave la croissance économique dans un moment critique WASHINGTON, 2 mars 2023 — Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, le rythme des réformes en faveur de l'égalité de traitement des femmes devant la loi a atteint son niveau le plus bas depuis 20 ans, ce qui risque d'entraver la croissance économique à un moment critique pour l'économie mondiale. En 2022, le score moyen mondial de l'indice produit par le rapport n'a augmenté que d'un demi-point pour atteindre 77,1 sur 100, cela signifie que les femmes ne jouissent en moyenne que d'à peine 77% des droits juridiques reconnus aux hommes. Le rapport note qu'au rythme actuel des réformes, dans de nombreux pays, une jeune femme qui entre aujourd'hui dans la vie active prendra sa retraite avant d'avoir pu obtenir les mêmes droits que les hommes. « À l'heure où la croissance économique mondiale ralentit, tous les pays doivent mobiliser l’intégralité de leur capacité de production pour faire face à la confluence des crises auxquelles ils sont confrontés », souligne Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale et premier vice-président en charge de l'Économie du développement. « Les États ne peuvent pas se permettre de mettre à l'écart près de la moitié de leur population. Le fait qu'une grande partie du monde n'accorde pas aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes constitue non seulement une injustice à l'égard de celles-ci, mais aussi un obstacle à la capacité de ces pays à promouvoir un développement vert, résilient et inclusif. » Le rapport Les Femmes, l'Entreprise et le Droit 2023 passe au crible les lois et règlements de 190 pays au regard de huit domaines qui influent sur la participation des femmes à la vie économique : mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite. Les données, arrêtées au 1er octobre 2022, fournissent des repères objectifs qui permettent de mesurer les progrès réalisés à travers le monde en matière d'égalité juridique entre les sexes. Aujourd'hui, seuls 14 pays — tous des économies à revenu élevé — ont atteint une parité juridique totale. Près de 2,4 milliards de femmes en âge de travailler dans le monde ne jouissent toujours pas des mêmes droits que les hommes. Or, en comblant l'écart entre les sexes en matière d'emploi, le PIB par habitant pourrait augmenter à long terme de près de 20 % en moyenne. En outre, des études estiment entre 5 000 et 6 000 milliards de dollars les gains économiques mondiaux qui pourraient être obtenus si les femmes créaient et développaient de nouvelles entreprises au même rythme que les hommes. En 2022, seules 34 réformes juridiques liées au genre ont été enregistrées dans 18 pays, soit le nombre le plus faible depuis 2001. La plupart de ces réformes visaient à augmenter la rémunération des congés payés pour les parents et les pères, à supprimer les restrictions au travail des femmes et à imposer l'égalité de rémunération. Il faudra encore 1 549 réformes pour parvenir dans l'ensemble du monde à une égalité juridique substantielle entre les sexes dans tous les domaines examinés par le rapport. Au rythme actuel, alerte le rapport, il faudrait au moins 50 ans pour atteindre cet objectif. La dernière édition du rapport Les Femmes, l'Entreprise et le Droit fournit une évaluation complète des progrès mondiaux réalisés en matière d'égalité des sexes devant la loi au cours des 50 dernières années. Depuis 1970, le score moyen mondial de l'indice établi par le rapport a progressé d’environ 30 points, pour passer de 45,8 à 77,1 sur 100. Durant la première décennie de ce siècle, l'égalité juridique entre les sexes a connu de fortes avancées : entre 2000 et 2009, plus de 600 réformes ont été introduites, avec un pic de 73 réformes au cours des années 2002 et 2008. Depuis lors, les dynamiques de réformes se sont essoufflées, en particulier dans les domaines qui concernent des normes établies de longue date, comme les droits des femmes à hériter et à posséder des biens. Le rapport montre aussi que les économies avec des disparités juridiques historiquement plus marquées ont connu des progrès plus rapides, surtout depuis 2000. Si les économies à revenu élevé de l'OCDE affichent actuellement le plus haut niveau d'égalité des chances économiques entre les sexes, les économies en développement ont continué de mener des réformes importantes. L'Afrique subsaharienne a accompli des progrès considérables l'année dernière, avec à son actif plus de la moitié des réformes enregistrées dans le monde en 2022 : sept économies (Bénin, République du Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Malawi, Ouganda et Sénégal) ont ainsi adopté 18 changements juridiques positifs. Bien que de grandes avancées aient été réalisées au cours des cinq dernières décennies, beaucoup reste à faire dans le monde entier pour dépasser les bonnes intentions et obtenir des effets tangibles, à savoir garantir l'égalité des chances pour les femmes devant la loi. Les femmes ne peuvent pas se permettre d'attendre plus longtemps pour atteindre l'égalité, et l'économie mondiale non plus. CCOM/Banque Mondiale ......................................................................................................................................... Page INPS : Signature de partenariat entre l'AFTI et le C.A.T Mercredi 1er mars 2023, s’est tenue au sein de la Direction générale de l’INPS la cérémonie de signature de protocole de partenariat entre l’Amicale des femmes travailleuses de l’INPS (AFTI) et le Collectif des anciens travailleurs de l’INPS. Elle était présidée par le Directeur général adjoint, Dr. Mamadou Bakary Diakité, en présence du président du Collectif, M. Samba Lamine Sow, et la présidente de l'AFTI, Mme Coulibaly Aty Sinkaré. Le président du C.A.T, Samba Lamine Sow, a salué cette démarche des femmes en activité de l'INPS et remercié la direction de l'INPS pour avoir facilité cette collaboration bénéfique visant à améliorer la qualité des services, entre autres. Quant à la présidente de l'AFTI, elle a remercié le président du C.A.T pour avoir accepté ce partenariat qui va permettre aux femmes de l'INPS de prendre de la hauteur dans le monde associatif des femmes au Mali. Elle n'a pas manqué de remercier le DG Ousmane Karim Coulibaly pour ses nombreux soutiens aux femmes travailleuses de l'INPS. Le DGA Dr. Mamadou Bakary Diakité a, au nom du DG, empêché, salué la signature de ce partenariat fécond qui permettra aux femmes d'améliorer leur vie associative et contribuer à l'émergence de l'INPS de par l'amélioration de la qualité des services. Regroupant plusieurs anciens cadres de l'INPS, le C.A.T constituera une plus-value à l'AFTI pour ce qu'il s'agit de l'appui conseil et de la formation des membres. Fatoumata SOW/Service des Relations Publiques, INPS. .......................................................................................................................................... Page 02 2e édition du grand prix d'Afrique à Marrakech Le DG du PMU-Mali, Fassery Doumbia, insiste sur l'importance du partage d'expériences entre les sociétés du pari Mutuel Urbain Le DG Fassery Doumbia à la tête d'une délégation du PMU-Mali s'est rendu à Marrakech au Maroc pour prendre part à la 2è édition du Grand Prix d'Afrique (GPA). Cette 2è édition avait pour thème : « Le partage d'expériences, un levier pour booster la performance des loteries d'Afrique ». Il convient de rappeler que 10 loteries sur 11 étaient présentes à ce grand prix. Le DG Fassery Doumbia s'est penché sur l'importance du partage d'expériences entre les sociétés de Pari Mutuel Urbain tout en invitant les acteurs à pérenniser les acquis. Marrakech a été le théâtre de plusieurs rencontres et d'échanges entre les différents acteurs du secteur des jeux. Il faut noter l'arrivée de nouveaux membres plus précisément les loteries des pays anglophones à cette 2è édition. Les participants ont félicité les progrès réalisés par l'Association des loteries d'Afrique (ALA) au cours de ces dernières années et ont appelé les membres à plus de concertation et de partage d'expériences. Ils ont aussi salué les autorités marocaines pour la bonne organisation de cette 2è édition. La course pour le GPA a eu lieu le samedi 25 février 2023 dans une ambiance conviviale et festive à l'hippodrome de Marrakech au Maroc et a été diffusée dans 34 pays. Enfin, le DG Fassery Doumbia et sa délégation ont fait une série de séances de travail avec certains partenaires majeurs du secteur des jeux comme la SOREC et la LMPS. Vivement l'édition 2024. Source : Service des relations publiques PMU-Mali NB : Le titre est de la Rédaction. ........................................................................................................................................ Page 02 La CMAS déplore la paralysie du système de santé La grève illimitée déclenchée par les syndicats du personnel de l’hôpital Gabriel Touré et ceux du Point G inquiète la Coordination des mouvements et associations de soutien à l'Imam Mahmoud Dicko (CMAS). Dans un communiqué dont Le Wagadu s'est procuré une copie, la CMAS dit regretter « l'absence d'un cadre de dialogue sincère en vue de trouver une solution durable à cette crise qui perdure aux préjudices des pauvres qui n'ont aucun moyen d'aller dans les cliniques ». Face à cette situation jugée alarmante, la CMAS alerte les autorités de la transition sur ses impacts sur les Maliens déjà fragilisés par la cherté de la vie et l'insécurité. Le mouvement de soutien aux idéaux de l'Imam Dicko félicite tout de même les syndicats pour le respect du service minimum depuis le début de la grève et exhorte les parties à penser aux souffrances du peuple. Anne Marie Soumouthéra ..................................................................................................................................... Page 02 Page 05 et 06 Racisme en Tunisie. : « Le président a éveillé un monstre » Reportage• Depuis quelques jours, la Tunisie est le théâtre d'une furieuse poussée de racisme contre les populations subsahariennes, déclenchée notamment par les récentes déclarations du président Kaïs Saïed. Du sud du pays à la capitale, Tunis, la crainte d'une escalade est grande. « Regarde ce qu'ils nous font, c'est terrible ! Comme si on n'était pas vraiment des hommes. » Sur l'écran du Smartphone que me tend l'homme qui s'indigne ainsi, Adewale1, deux hommes à la peau noire recroquevillés sur un canapé sont menacés par des assaillants encapuchonnés, armés de ce qui ressemble à des couteaux. Les victimes roulent des yeux terrifiés et psalmodient des suppliques. En réponse, leurs agresseurs hurlent, miment des coups. Puis la vidéo TikTok s'arrête et laisse place à une autre : elle montre des hommes et des femmes qui marchent dans la rue en criant des slogans, la mine hostile. « Ça ce sont des gens qui manifestaient contre la présence des Subsahariens dans le pays. Je ne comprends pas pourquoi ils nous détestent tant. » Adewale parle d'une voix lasse. Il l'a dit plusieurs fois pendant l'entretien : il n'en peut plus. De sa situation bloquée. De sa vie fracturée. De l'atmosphère viciée de ces derniers jours. Ce jeune Nigérian né à Benin City a beau avoir tout juste 30 ans, il a déjà derrière lui tout un passé de drames. Plus tôt, il m'avait raconté les larmes aux yeux comment sa femme est morte lors d'une tentative de fuir la Libye et de rejoindre l'Europe en bateau. Diminuée par les mauvais traitements endurés en Libye, malade, elle est décédée après un jour de traversée. « C'était le 27 mai 2017, je ne l'oublierai jamais », répète-t-il. Il explique avoir dû faire croire qu'elle s'était assoupie sur ses genoux pour éviter que son corps ne soit jeté à la mer par les autres voyageurs. Lui a été récupéré deux jours plus tard par un navire de garde-côtes tunisiens alors qu'il dérivait au large de Sfax avec ses compagnons d'infortune. Depuis, il survit dans ce pays, obsédé par la perte de sa compagne dont il visite et fleurit régulièrement la tombe. Impossible pour lui de rentrer au Nigeria : la famille de sa compagne décédée le tient pour responsable et lui aurait signifié son arrêt de mort. À plusieurs reprises, Adewale me montre des photos personnelles pour mieux illustrer son propos. Défilent des portraits de sa défunte femme souriante, barrés d'un grand « RIP » coloré, suivis de clichés de sa tombe en béton ornée de fleurs. Puis ce sont des images où on le voit travailler sur un chantier de Zarzis, la ville où il réside désormais. Adewale me prend à témoin : c'est un bon travailleur, un ouvrier du bâtiment acharné, levé à l'aube, qui accepte de bosser au noir pour un salaire de misère. Depuis six ans qu'il réside en Tunisie, il n'a pas démérité. Comme tous ses camarades, ajoute-t-il. Alors aujourd'hui il tombe des nues : « Il y a peu de temps, j'ai été agressé dans la rue, à côté de chez moi. Un homme m'a donné un coup de poing dans l'estomac en me disant de rentrer dans mon pays. Tu imagines ? Dans ces cas-là, il ne faut surtout pas répondre sinon tout le monde se rue sur toi. C'est pour ça que je n'ai pas réagi. Mais je ne comprends pas cette haine. » UNE VERSION ARABE DU « GRAND REMPLACEMENT » Zarzis n'est pourtant pas l'épicentre des violences racistes qui se déchaînent en Tunisie depuis plusieurs jours. Située dans le sud-est de la Tunisie, à moins de 100 kilomètres de la frontière libyenne, cette ville côtière d'environ 70 000 habitants est réputée plutôt « ouverte », avec une communauté de pêcheurs qui se sont parfois distingués par leur aide apportée aux embarcations de personnes exilées en détresse. Elle abrite aussi depuis peu un cimetière verdoyant nommé « Jardin d'Afrique », ou « Paradis d'Afrique », inauguré en 2021, qui se veut le symbole du respect accordé aux dépouilles des personnes décédées en mer. Mais à Zarzis comme ailleurs en Tunisie, la situation est tendue. Le déclencheur ? Un discours du président Kaïs Saïed le mardi 21 février 2023 lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale, qui a déchaîné ou réveillé chez certains une forme de racisme latent. Entre deux saillies sur les « violences, […] crimes et actes inacceptables » prétendument commis par les « hordes » de personnes exilées clandestines, celui qui, depuis juillet 2021, s'est arrogé tous les pouvoirs2, a déclaré que la migration correspondait à une « entreprise criminelle […] visant à changer la composition démographique de la Tunisie ». L'objectif du complot ? En faire un pays « africain seulement » afin de dénaturer son fond identitaire « arabo-musulman ». Une traduction en arabe de la théorie du « grand remplacement » prônée en France par Renaud Camus, Éric Zemmour et leurs émules. Rodant déjà sur les réseaux sociaux, et portées par le Parti nationaliste tunisien, un mouvement relativement confidentiel jusqu'à ce début d'année, ces thèses ont soudain jailli au grand jour, entraînant une vague de violences qui s'est ressentie jusqu'à Zarzis. Adewale raconte ainsi qu'il se fait régulièrement insulter, qu'il ne peut plus se rendre au travail, et que plusieurs de ses amis subsahariens ont été mis à la porte de chez eux par leurs bailleurs pour la seule raison qu'ils étaient noirs. Il ajoute que lui a de chance : le sien est venu toquer à sa porte pour lui dire de le prévenir s'il avait des problèmes. Il n'empêche : il se terre chez lui. Et de dégainer encore une fois son Smartphone pour me montrer une énième vidéo TikTok, ce réseau social devenu avec Facebook le vecteur principal du racisme –mais aussi la première source d'information des exilés3. « Ça c'était à Sfax hier, explique Adewale, des jeunes ont attaqué un immeuble où vivaient des Subsahariens, et tout le monde a été mis dehors. » Sur l'écran, des hommes, des femmes et des enfants sont assis sur le trottoir avec leurs affaires, l'air désemparé. « Il y a des gens terribles ici », ajoute Adewale. « UNE FORME DE PSYCHOSE QUI S'INSTALLE » Rencontrés à Zarzis, Samuel et Jalil vivent eux aussi dans la peur depuis le discours du 21 février. Ils ne sont pas d'origine subsaharienne, mais ils craignent que les temps à venir soient dramatiques pour les personnes exilées vivant en ville : « On conseille aux migrants qu'on suit de ne pas sortir, ou alors seulement au petit matin, pour aller faire les courses, parce qu'on ne sait pas comment ça peut tourner », explique Jalil. Il ne cache pas craindre une criminalisation de leur activité : « Les policiers savent qu'on assiste les personnes en transit ici. Dans le climat politique actuel, il y a forcément une forme de psychose qui s'installe. » L'entretien avec ces deux militants locaux a été fixé par WhatsApp, après vérification de ma situation : est-ce que les autorités savent que je suis journaliste ? Non ? J'en suis bien sûr ? Rendez-vous est finalement donné dans une sorte de villa touristique baroque, à quelques kilomètres du centre-ville. « C'est un peu notre cachette », dit Jalil, souriant de ce terme incongru. Tous deux expliquent en s'excusant que la situation politique les force à prendre des précautions dont ils préféreraient se passer. Âgés d'une quarantaine d'années, Samuel et Jalil s'emploient depuis des années à assister les nombreuses personnes exilées qui atterrissent dans la ville. Ils ont constaté que, bien avant l'envolée raciste du président, les personnes subsahariennes se voyaient déjà appliquer un traitement différencié : « On les accompagne s'ils doivent aller à l'hôpital, car sinon on ne les prend pas en charge. Et quand ils se font agresser, ce n'est même pas la peine pour eux de se rendre à la police, car elle n'enregistrera pas leur plainte. » C'est par le biais de ces deux militants que je rencontre leurs amis Yacine et Nathan. Le premier vient du Mali, le second de Côte d'Ivoire. Tous les deux sont passés par la Libye, qu'ils décrivent comme un enfer, entre sévices physiques et travail forcé. Interrogés sur la période passée là-bas, ils éclatent d'un rire nerveux. « C'est notre manière d'évacuer ces moments, explique Yacine. Personne ne peut comprendre l'horreur de ce pays pour un Noir s'il ne l'a pas vécu. » Quand ils ont finalement réussi à prendre la mer, après de longs mois d'errance et de labeur, ils ont été récupérés par un navire des garde-côtes tunisiens, qui les a déposés à Zarzis. Ils ont ensuite été convoyés à Médenine puis à Djerba, où ils ont travaillé dans le bâtiment. De retour à Zarzis, ils ne pensent qu'à une chose : prendre la mer pour l'Europe. Et tant pis si pour cela ils doivent tenter la traversée sur un « iron boat », ces bateaux de métal conçus à la va-vite et qui ont sur certains rivages remplacé les navires en bois ou en résine – une évolution des conditions de navigation qui a provoqué de nombreux drames, ces embarcations de fortune prenant l'eau à la moindre vague. DES CENTAINES DE MORTS DANS L'INDIFFÉRENCE Plus de 580 personnes sont mortes en 2022 après avoir pris la mer depuis la Tunisie4, dans l'indifférence de la communauté internationale. Pour Yacine et Nathan, qui ont déjà tenté la traversée depuis la Tunisie trois fois – pour se voir à chaque fois ramenés à quai par les gendarmes tunisiens des mers –, il existerait cependant des moyens concrets pour assurer une traversée plus sûre : « Il suffit de bien s'organiser, d'utiliser des applications pour connaître la météo dans les trois jours qui arrivent, et de regarder la hauteur des vagues. Après, tu te confies à Dieu. » Davantage que les éléments, ils craignent les hommes : « Le vrai problème, ce sont les garde-côtes, qui se montrent violents et dangereux, au point de parfois faire couler les bateaux »5. À Zarzis, une ville endeuillée par le terrible naufrage du 21 septembre 2022 au cours duquel 18 Tunisiens se sont noyés dans des circonstances troubles semblant impliquer les gardes-côtes6, la question ne laisse pas la population insensible. De nombreuses manifestations ont eu lieu, notamment pour exiger des enquêtes sur les circonstances du drame. Début septembre a également été organisée une « commémorAction » réunissant Tunisiens et familles de disparus venus de divers pays africains. Mais dans le contexte actuel, la critique des politiques migratoires se retourne parfois contre les migrants, explique Jalil : « Certains disent que les jeunes Tunisiens sont morts à cause des Subsahariens, parce que le comportement violent des garde-côtes serait dû à la volonté d'endiguer avant tout le départ des personnes noires. » Après plusieurs années passées en Tunisie, Yacine et Nathan assurent que le racisme était déjà sensible avant le discours du président. Refoulements à l'hôpital, loyers plus chers, charges d'électricité gonflées et travail sous-payé les poussent à considérer qu'eux et leurs camarades seraient en fait de pures aubaines pour ce pays. Pas dupes, ils font mine de s'étonner d'un traitement différencié avec des étrangers plus clairs de peau : « On s'est rendu compte que certains étrangers n'étaient pas concernés par les insultes et les mauvais traitements, notamment les Syriens, les Bangladais ou les Marocains. Peut-être que c'est la couleur de peau qui fait la différence ? Il faut dire qu'on est plus visuels ! » « ICI, C'EST CHEZ NOUS » Si l'ironie est de mise, la gravité aussi. Car les deux amis s'accordent à dire que le discours de Kaïs Saïed a jeté de l'huile sur le feu. Selon Nathan, « jouer sur la haine peut être très efficace, il suffit de voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux ». Il s'inquiète logiquement du ralliement d'une partie de la population à cette croisade numérique. S'il a l'habitude de craindre la police, ne pas pouvoir marcher dans la rue ou se rendre à la boutique pour faire ses courses lui semble bien plus grave. Quant aux débordements, ils sont déjà là, s'indigne Yacine : Depuis le discours du président, on entend des insultes tout le temps. On te dit : « Ici, c'est chez nous. » Ça peut aussi passer par des petits gestes, quelqu'un à l'arrière d'un taxi qui s'étale de tout son long et ne te laisse qu'un bout de banquette, sans que tu ne puisses rien dire. Et parfois c'est grave : il y a quelques mois, un jeune Guinéen a été lapidé pour avoir changé une chaîne de télé dans un café. Des jeunes Tunisiens l'ont attendu à l'extérieur. Il a perdu un œil. J'ai peur que ce genre d'événements se reproduise bien plus souvent. Aux environs de Zarzis et dans la ville même, la plupart des personnes subsahariennes sont clandestines, n'ont aucune intention de rester en Tunisie et ont les yeux rivés sur la mer – à l'image d'Adewale, de Yacine et de Nathan. Pour beaucoup de celles et ceux passés par la Libye, ils n'ont de toute façon plus de papiers d'identité, les divers exploiteurs de misère croisés dans ce pays les leur ont confisqués. Mais les 21 000 ressortissants de pays subsahariens qui vivent en Tunisie7 sont tous plus ou moins logés à la même enseigne, qu'ils soient « légaux » ou « illégaux ». À Sfax, deuxième ville du pays secouée par plusieurs nuits de violences racistes dont le bilan est encore incertain, la tension imprègne les rues. Interrogés sur les derniers événements, certains Tunisiens déplorent les violences qu'ils attribuent à des jeunes écervelés agissant en bandes. « Ce sont des crétins qui se montent la tête sur Internet », estime un vieil homme rencontré à la terrasse d'un café. Mais d'autres assument un discours dont il ressort qu'il n'y a pas de fumée sans feu et que les victimes l'ont sans doute un peu cherché. Quant aux principaux concernés qui osent sortir de chez eux, certains ne croient plus vraiment au dialogue. À l'extérieur de la casbah de Sfax, en bordure de la large avenue des Martyrs, quelques exilés ont dressé les étals d'un petit marché africain – épices, fruits et légumes du pays. Interrogé, un jeune homme aux yeux tristes confie avoir « très peur des jours qui arrivent ». Il me renvoie vers un trio de femmes, apparemment chargées des communications. Tout en remballant leurs sacs de provisions, elles assurent ne pas vouloir témoigner : « On ne veut plus parler, on a trop parlé ! Et ça ne change rien ! C'est de pire en pire ! » « LES NOIRS N'ONT PLUS DE VALEUR ICI ! » Devant l'ambassade de Côte d'Ivoire à Tunis, par contre, les langues se délient. Cela fait quelques jours que le lieu excentré en banlieue est un point de rassemblement pour les Ivoiriens désemparés. Certaines familles dorment même sous des tentes, dressées sur un terre-plein à proximité du bâtiment, après qu'elles ont été expulsées de leur habitation. Tous ici affirment être arrivés par avion en Tunisie, donc par la voie légale. Leur désenchantement est immense. Parmi la grosse cinquantaine de présents, certains sont venus tenter de faire avancer leur situation administrative – qu'il s'agisse de rester dans le pays ou de le quitter. Beaucoup s'indignent de la question des « pénalités » que le gouvernement tunisien entend faire payer aux personnes désirant rentrer chez elles – et qui, selon la durée du séjour, peuvent atteindre de fortes sommes8. Les autorités marchent sur la tête, s'accordent-ils : elles veulent qu'ils partent mais font tout pour que ce ne soit pas possible... Au-delà des épineuses questions administratives, les discours tenus ici sont unanimes : le racisme a explosé dans des proportions effrayantes. Prendre les transports en commun revient ainsi à s'exposer à de forts risques d'agression. Les témoignages s'enchaînent. « Moi je suis terrée chez moi depuis bientôt une semaine. C'est la première fois que je sors », dit l'une. « Des jeunes ont cassé ma porte en pleine nuit pour m'expulser de chez moi », s'émeut un autre, qui montre les contusions sur son visage et sur son cou en expliquant avoir été frappé. « J'étais dans le métro avec mes deux enfants quand des jeunes nous ont crié : "Rentrez chez vous, les singes !” », déplore une mère de famille, le petit dernier agrippé à son dos. Alors que plusieurs d'entre eux évoquent les rafles policières menées jusqu'à la sortie des crèches et la situation des personnes maintenues en prison, l'un d'eux sort un Smartphone pour montrer les images passablement floues d'un homme noir insulté et frappé par ce qui ressemble à des policiers – « ils le torturent ». Puis c'est une autre où des Tunisiens crient « on n'est pas des Africains ! ». Enfin, une dernière qui déclenche des cris outrés quand l'orateur déclare : « Les Noirs n'ont plus de valeur ici ! » « LE FEU VERT À TOUS LES DÉBORDEMENTS RACISTES » Face à ce déferlement de haine en ligne, les réactions sont contrastées. Un homme me déclare que le jour où il rentrera au pays il s'en prendra aux riches Tunisiens installés en Côte d'Ivoire – œil pour œil. Mais d'autres insistent pour imputer la responsabilité des violences à une minorité haineuse. « Beaucoup de Tunisiens m'ont aidé depuis que je suis arrivé », tient à témoigner Ismaël, jeune étudiant en informatique. Il parle d'une voix posée, évoque en souriant les délires administratifs qu'il a rencontrés jusqu'ici pour tenter de régulariser sa situation. Comme d'autres, il tempère, tente d'entrevoir une porte de sortie pour continuer à vivre dans ce pays qu'il dit aimer. Puis il se ravise : « En fait, je ne sais plus trop quoi penser. Le président a éveillé un monstre, et les derniers jours ont fait trop mal. » Une certitude : en pleine dérive autoritaire9, le régime de Kaïs Saïed a libéré un fléau qui laissera des traces. « Il a donné le feu vert à tous les débordements racistes, qu'ils soient l'œuvre de la population ou des forces armées », explique un opposant tunisien, vétéran du renversement de Zine El-Abidine Ben Ali, en 2011, qui parle de « fascisme » pour désigner le pouvoir en place. « C'est un basculement très dangereux, contre lequel il va falloir lutter de toutes nos forces. » Inquiets, quelques centaines de manifestants se sont donné rendez-vous le 25 février pour dénoncer les discours et les violences racistes dans les rues de Tunis. Une initiative qui ne pèse pour l'instant pas lourd face à l'alliance de la parole présidentielle et des emballements racistes sur les réseaux sociaux. https://afriquexxi.info/fr/ ÉMILIEN BERNARD, journaliste, il travaille notamment sur la question des migrations et des ravages de l'Europe-forteresse. Il participe régulièrement au mensuel de critique et d'expérimentation sociales CQFD. .............................................................................................................. Page 03 Détérioration de la situation sécuritaire dans les pays du Sahel Dr Folashade Soulè, une chercheuse de l'Université d’Oxford, met en cause « une diversification des partenaires sans une stratégie au préalable » Intervenant sur la poussée des terroristes dans les pays du Golfe de Guinée, le Dr Folashade Soulè, chercheuse à l'Université d’Oxford, a observé que la diversification du partenariat de sécurité, y compris les acteurs non traditionnels et non étatiques dans la région du Sahel, continue d’engendrer des menaces pour la sécurité avec des retombées sur la côte ouest. Dr Folashade Soulè a déclaré que les risques pour les pays côtiers en Afrique de l’Ouest, y compris le Ghana, le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire, étaient graves car la région du Sahel était devenue l’un des centres de terrorisme les plus importants au monde. Selon elle, plusieurs parties des territoires sahéliens n’étaient plus effectivement contrôlées par les États entraînant l’augmentation des populations déplacées internes et la déstabilisation des régimes politiques en raison de l’insécurité croissante manifestée par le nombre élevé de coups d’État. Dr Soulè, s’exprimant lors d’une conférence publique sur le thème : “Le rôle émergent des nouveaux ‘partenaires de sécurité’ au Sahel : quels risques pour l’Afrique de l’Ouest côtière” au Legon Center for International Affairs and Diplomacy (LECIAD), Université du Ghana, a déclaré que les régimes démocratiquement élus ont été évincés par des militaires, appelant à remettre en question les politiques de sécurité nationale de ces régions, mais aussi les partenariats de sécurité étrangers, dont beaucoup étaient contestés par un défi accru de la part des populations sahéliennes. Plus précisément, s’exprimant sur la présence militaire française au Sahel, le Dr Soulè a déclaré que de tels partenariats faisaient l’objet de critiques de plus en plus sévères de la part de la population, tant de la part des gouvernements que des civils, comme en témoigne le nombre fréquent de manifestations contre leur présence. Le Dr Soulè a déclaré : « La population demande également une diversité de partenariats, notamment l’intégration de la Russie et un éloignement avec les partenaires traditionnels ». Elle a aussi précisé que certains font même appel à « des partenaires non traditionnels et des acteurs privés, y compris des sociétés paramilitaires comme le groupe « Wagner ». Dans le contexte d’incertitudes, elle a affirmé qu’il y avait certains risques avec le rôle émergent des partenaires de sécurité et la diversification des acteurs non traditionnels et non étatiques dans la sécurité de la région de l’Afrique de l’Ouest et pour le Ghana en particulier. Risque pour les pays du Golfe de Guinée Le Dr Soulè a déclaré que la détérioration de la situation sécuritaire dans le Sahel avait amplifié les tensions déjà existantes. Elle a précisé qu’il existait des risques d’effets d’entraînement avec une violence et une volatilité accrue pour la côte ouest africaine, comme en témoignent les régions du nord du Ghana et les pays partageant des frontières avec les pays sahéliens. Suite aux attentats perpétrés récemment dans le nord du Togo par des groupes dont beaucoup sont liés à des réseaux terroristes internationaux, 750 personnes se sont réfugiées dans le nord du Bénin. La même chose se produisait peut-être dans le nord du Ghana et bien qu’il n’y ait pas eu d’attaque terroriste, il y a un afflux de demandeurs d’asile burkinabés dans le pays. Le Dr Soulè a déclaré que le Ghana a évité les vagues de violence islamiste qui avaient déstabilisé ses voisins du Sahel et qu’il y avait certaines situations dans le nord du Ghana, en particulier à Bawku où l’escalade des conflits politiques près de la frontière avec le Burkina Faso pourrait être utilisée comme une opportunité par les groupes pour cibler le pays. Elle a dit qu’il y avait quelques préoccupations juridiques et humanitaires parce que des partenaires de sécurité privée (comme Wagner) augmentaient leur influence dans la région et offraient, très ouvertement, le risque d’avoir à traiter avec certains types d’acteurs qui ne pouvaient pas être légalement tenus responsable par les Nations Unies. “Il y a aussi une augmentation des violations des droits de l’homme (...) dans certaines localités du Mali au nom de la lutte contre le terrorisme”, a-t-elle noté. Insécurité croissante, menaces Selon l’Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED) – ONG chargée de la collecte des données sur les incidents sécuritaires – les événements violents liés aux groupes islamistes en Afrique ont augmenté de 22 % et les décès ont changé de 48 %. La violence islamiste au Sahel a représenté 77 % du total des événements violents en Afrique en 2022. De ce nombre, 90 % de toutes les violences se sont produites au Sahel, plus précisément au Burkina Faso et au Mali, ce qui signifie que le Sahel à lui seul représentait 40 % de toutes les activités violentes des groupes criminels et terroristes en Afrique plus que tout autre dans le monde. Le Dr Soulè, également chercheur invité au Centre Legon pour les affaires internationales et la diplomatie (LECIAD), a donc insisté sur le fait que les statistiques inquiétantes étaient intégrées dans un “réseau de crises” comprenant des déplacements humains, ajoutant qu’en décembre 2022, il y avait plus de 2,6 millions de personnes déplacées. En outre, elle a ajouté que le changement climatique et les chocs qui l’accompagnaient étaient élevés dans une région où 80 % des personnes vivaient directement de la terre, les températures au Sahel augmentant plus rapidement que la moyenne mondiale et raccourcissant la saison des pluies. Elle a mentionné la sécurité alimentaire et les effets du COVID-19 comme des problèmes qui ont contraint près de cinq millions de personnes au Burkina Faso, au Mali et au Niger et quatre millions de personnes dans le bassin du lac Tchad à une situation de sécurité alimentaire sévère. Le boursier d’Oxford a expliqué que le recul démocratique, particulièrement manifesté par les différents coups d’État et les échecs prolongés des gouvernements à répondre aux besoins de leur peuple, avait alimenté à la fois la violence et la vague de coups d’État armés. D’autres éléments, y compris les violations des droits de l’homme, a-t-elle noté, augmentaient la violence entre 2019 et le début de 2021. Réponse au terrorisme Elle a déclaré que les tensions intercommunautaires et la violence en cours avaient déchiré le tissu social qui maintenait autrefois les communautés locales avec certains groupes très spécifiques. Dans ce contexte, a-t-elle déclaré, les partenariats de sécurité traditionnels étaient remis en question, expliquant que l’armée française avait été le partenaire traditionnel de nombreux pays francophones, même si elle était axée sur les opérations militaires, en particulier en Afrique de l’Ouest francophone. Le Dr Folashade Soulè a réitéré que la diversification du partenariat de sécurité avait eu un impact sur la paix et la sécurité au Sahel, affirmant que l’augmentation des attaques en réponse aux stratégies ou à l’approche fortement sécurisées des armées sahéliennes n’avait pas freiné ces attaques au Mali, mais les avait intensifiées. Coopération régionale Un mécanisme de sécurité coopératif et collaboratif ancré sur le partage d’informations et de renseignements pour maintenir la sécurité aux frontières est essentiel pour réduire l’influence des partenaires de sécurité au Sahel. À cet effet, le Dr Soulè a souligné qu’il y avait eu une coopération accrue dans la région, en particulier le rôle de la CEDEAO et des interventions efficaces comme l’Initiative d’Accra. L'initiative d'Accra, qui regroupe le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Togo, répond à l'insécurité croissante liée à l'extrémisme violent dans la région et vise à prévenir un débordement du terrorisme depuis le Sahel. Cela, a déclaré le Dr Soulè, était louable et une évolution positive, qui exigeait le renforcement de ces coopérations. En conclusion, le Dr Folashade Soulè, a tenu à préciser que le partenariat de sécurité était un accord entre deux gouvernements, c’était aussi un accord avec le peuple et qu’il était nécessaire de négocier de meilleurs partenariats de sécurité. Selon elle, si les accords et les partenariats n’étaient pas correctement négociés et communiqués avec la bonne synergie, il y a un risque d’intérêts divergents et de défiance croissante des opinions publiques. Clarification des partenaires A sa suite, le Dr Chekwuemeka B. Eze, directeur exécutif du Réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP), a déclaré qu’il était temps de mener une réflexion critique sur la géopolitique sur la façon dont la nouvelle influence allait affecter la région à long terme. « Comment commencer à définir qui est un partenaire de sécurité ? Si ce type de partenariat favorise toute l’idée d’une sécurité centrée sur l’État au détriment de la sécurité et du bien-être humains, alors nous avons des problèmes. Ce sont des gars qui viennent vendre du matériel militaire avec les yeux rivés sur les ressources naturelles de la région ». Cela, a-t-il dit, ne conduirait pas à la reconstruction de l’économie de la région du Sahel ni ne se traduirait par des investissements dans les femmes en tant que moteurs clés de l’économie à ce niveau, ce qui conduirait en outre à ce que la sécurité ne soit pas définie par les régions. Cheick B CISSE .................................................................................................... Page 07 La vague des nominations des chargés de mission a-t-elle un fondement juridique ? Depuis quelques semaines, nous constatons des nominations des chargés de mission par le Premier ministre dans son cabinet. L’opinion publique est divisée sur le bien-fondé de ces décisions de nomination des chargés de mission par le Premier ministre de la transition. Certains pensent même que ce n'est pas légal. Je précise que le fondement d’une telle décision se retrouve dans le décret N°2018-0797/ PM-RM du 19 octobre 2018 fixant l'organisation du Cabinet du Premier ministre. Selon ce décret, le Premier ministre peut nommer deux chargés de mission par cellule (article 16) et il peut créer au maximum 10 cellules (article 19). Si le Premier ministre peut nommer deux chargés de mission par cellule et que le nombre de cellules ne peut excéder 10, on peut alors se retrouver avec 20 chargés de mission si on a 10 cellules à la Primature. Pour savoir la légalité de ces décisions de nominations qui pour certains le nombre a atteint 19, il faut savoir le nombre de cellules à la primature. Combien de cellules le PM actuel a trouvé à la primature ? A-t-il créé de nouvelles cellules ? Si le nombre des cellules vaut 10, alors le PM est dans la légalité. Seuls les conseillers techniques sont choisis parmi les fonctionnaires de la catégorie A, les Magistrats et les Officiers supérieurs des Forces Armées et de Sécurité avec 10 années d’expérience sinon les chargés de mission sont choisis parmi les personnalités de nationalité malienne jouissant de leurs droits civils et politiques. N’importe qui peut se retrouver chargé de mission au Mali sans aucune qualification professionnelle. Il est grand temps d’abroger ces décrets mais malheureusement ceux qui sont là pour le changement (Malikoura) profitent de ces décrets au lieu de les relire simplement. Il s’agit bien d’un décret du Premier ministre. Donc Choguel K Maïga peut le modifier en un clin d’œil. C’est le même décret qui accorde au directeur de cabinet du PM un rang de ministre. Le Malikoura profite-t-il du Malikoro ? Au-delà de la légalité, quel enseignement pouvons-nous tirer de la volonté du Premier ministre ? La première lecture nous donne l’image d’un Premier ministre qui veut se faire entourer par ses compagnons de lutte boulevarienne avant le sifflet final (fin de la transition). Il faut que chacun participe au festin pour ne pas être redevable envers certains qui ont tout fait pour défendre son image. Cela donne l’impression d’un Premier ministre qui n’est pas à l’aise avec les nominations au conseil des ministres car certains de ses lieutenants pourraient ne pas avoir les qualifications requises pour passer par ce chemin. Il est obligé de les recaser chez lui à la primature car les textes lui donnent ces prérogatives. Cela donne l’image d’un partage de gâteau entre maître du jour et contraire à l’esprit du Malikoura. Alors le Chef du gouvernement veut-il sortir du grand boubou de Modibo Keïta pour montrer aux maliens qui il est finalement ? Une question me taraude l’esprit : et les victimes du 10, 11 et 12 juillet 2020 ? Où est leur part de gâteau ? Une autre lecture me pousse à me demander si la réduction du train de vie de l'État est toujours d’actualité pour Monsieur le Premier ministre de la transition. Même si c’est légal, est-ce utile et opportun de nommer autant de chargés de mission ? Où et quelles sont ces missions qui peuvent conduire le quart du gouvernement (PM et 8 ministres) à Gao et les empêcher de se rendre à Ansongo et Bourem ? Est-ce des missions entre les cellules ou les différents bureaux de la primature ? Comment peut-on demander au peuple de serrer les ceintures et de détacher les nôtres ? Arrêtez la saignée pendant qu’il est encore temps. Le peuple souffre et le chan-ge-ment tarde à se pointer. Rendez le pouvoir au peuple en le consultant et il saura qui faire confiance pour gérer ses affaires. Sékou Niamey Bathily, Militant RPM ............................................................................................................ La paix et la cohésion sociale au cœur des échanges entre les hommes de média et les membres de la CKAA Le président de Coordination Kel Ansar et Alliés alliés (CKAA), Cissé Oumar Hamama Ansari, a rencontré chez lui, le jeudi 02 mars, des hommes de média autour d'un thé familial. Objectif : promouvoir la paix et la réconciliation nationale et également tendre la main aux médias, alliés naturels de toute organisation et de toute action humaine. La Coordination Kel Ansar et Alliés alliés (CKAA) comme son nom l’indique est une initiative des cadres majoritairement Kel Ansar qui ont décidé de conjuguer leurs efforts pour trouver une solution aux maux qui minent le pays. La CKAA, à travers ce thé familial, entend ainsi inscrire son action dans une démarche inclusive en faveur de la paix et de la réconciliation au Mali et également tendre la main aux médias qui sont des alliés naturels de toute organisation et de toute action. C'est ce qu'a indiqué son président, Cissé Oumar Hamama Ansari. Devant les hommes de média, le président Cissé a décliné les objectifs de la CKAA, qui ne sont autres que « la paix et la cohésion sociale partout au Mali ». Il a profité de l'occasion pour inviter les partis signataires de l'accord d'Alger à œuvrer à rapprocher les positions et de se donner la main pour le bien commun du peuple malien. « Aujourd'hui notre seul ennemi c'est le manque de cohésion contre lequel nous devons nous unir afin de l'éradiquer », a-t-il souligné. Selon Cissé Oumar Hamama Ansari, la Coordination Kel Ansar Alliés, conformément à ses statuts et objectifs, ne ménagera aucun effort pour contribuer au renforcement d’une cohabitation pacifique inter et intracommunautaire au Mali en général. Ce d'autant que la cohésion, la paix et le vivre ensemble demeurent son crédo. A ce titre, l'association invite les forces vives de la nation de promouvoir les actions de paix et de développement durable ; de contribuer au renforcement des liens fraternels et de coopération. La CKAA compte enfin sur l’accompagnement de la presse pour poursuivre ces genres d'initiatives en faveur de la paix au Mali. « Chaque fois que nous parlons de Paix, ne regardons pas la Couleur des gens mais regardons leurs actions en vue de renforcer cette paix », a expliqué le président Cissé. La rencontre a été marquée par la remise d'une dis8..tinction à Cissé Oumar Hamama Ansari, président de la CKAA par l'Association pour le suivi des orphelins au Sahel (Assos-Sahel) en raison de sa forte contribution lors du dîner de charité organisé par l’Assos-Sahel. Cette rencontre avec les hommes de média, faut-il le rappeler, intervient quelque mois après celle des hommes politiques. Elle s'est déroulée en présence de plusieurs membres de la CKAA. Abdrahamane SISSOKO

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